Mon père est Vietnamien, ma mère est Française, ils se sont rencontrés à Saïgon, puis sont partis, pour fuir la guerre et la misère.. Dans les familles Vietnamiennes comme la mienne les silences, le souffle remplacent les mots. Depuis longtemps, je souhaite écrire ces silences, mettre à vu ces invisibles.
Je vois une pièce de Jean-Jérôme Esposito, Récits de Mon quartier, et saisi par la vérité du travail, la liberté de forme très pluridisciplinaire, je contacte la compagnie et un travail commence alors avec le Collectif GENA.J'écris. Je pars d'un événement personnel : ce coup de sang de mon père, qui brûle toutes nos photos et albums de famille, assassinant les souvenirs en réponse au plusieurs séjours en hôpital psychiatrique de ma mère, effacer les images et effacé ses fantômes.
Parce que la guerre a fait son travail de malheur dans ma famille. Parce que la solitude des nôtres hurle en silence son envie de s'afficher. A mon tour de faire mon album photo avec mes cendres. Moi l'eurasien, le franco-vietnamien de la banlieue parisienne je suis le témoin d'un récit universel dont nos livres d'histoire sont démunis.