C’était il y a longtemps, longtemps, longtemps... Bien avant
téléphones portables et ordinateurs, avant avions et trains, avant la révolution
française, les rois et les gaulois... Avant tout ou presque tout !
En ces temps lointains une bête au milieu des autres bêtes a parlé, nommé,
fabriqué des tas de machins, mais surtout elle a peint, sculpté, chanté, dansé,
conté. Mais comment ? Oui, dans quelles circonstances précisément a-t-elle
parlé, nommé, chanté, dessiné, conté ? Et dans quel ordre l’a-t-elle fait ? Il y
a-t-il eu un ordre ? D’où lui en sont venus le désir et l’énergie ?
Sur la scène, une femme se présente comme la dernière d’une longue file indienne de femmes, les mères de mères de mères de... sa mère. Elle va remonter cette lignée pour nous conter une possible histoire de la première peinture pariétale. Récit prétexte pour tenter d’imaginer des instants de vie, plausibles à défaut d’être sûrs, où la bête est devenue humaine.
La conteuse nous parle et se parle, s’interroge, creuse le temps, s’enthousiasme de ses trouvailles. Son récit n’est pas linéaire, des flashbacks vertigineux, certains de plusieurs centaines de milliers d’années, viennent joyeusement tout bousculer.
Homo Artifex autant qu’Homo Sapiens ! Ce ne sont pas tant des réponses aux interrogations sur le comment du pourquoi et le pourquoi du comment qu’elle nous donne, ce serait bien présomptueux. Il s’agit pour elle de partager le bonheur d’inventer notre histoire, de se questionner sur ce que nous avons d’essentiel, sur ce qui nous relie, les humains avec les autres humains, les humains avec les autres bêtes. Serait-ce en contant, chantant, dansant, dessinant que nous serions devenus l’humain ?